STOP À LA VIOLENCE DANS LE SPORT DE HAUT NIVEAU CHEZ LES MINEURS

Quand la passion vire au cauchemar

Le sport devrait être un espace d’épanouissement, une école de la vie.
Mais trop souvent, le rêve se transforme en cauchemar.
Humiliations, pressions psychologiques, entraînements imposés sans ménagement…
Pour des milliers de jeunes, le terrain devient un lieu de souffrance plutôt qu’un lieu de croissance.

Les chiffres qui ne mentent pas

Depuis la création de la cellule Signal-Sports en 2020 :

  • 1 800 signalements enregistrés.

  • 1 284 personnes mises en cause.

  • 624 mesures administratives, 186 signalements aux procureurs, 303 sanctions disciplinaires.

Un communiqué du ministère des Sports évoque aujourd’hui plus de 2 000 signalements, dont 98 % concernent des mineurs et

78 % des victimes sont des filles.

Selon un article de TF1.Info (déc. 2021), sur 610 affaires traitées,

  • 84 % des victimes étaient mineures,

  • et 90 % des signalements concernaient des violences sexuelles.

Une loi pour protéger, mais encore insuffisante

La loi du 8 mars 2024, dite loi Abitbol, renforce la protection des mineurs dans le sport et l’honorabilité des encadrants.
Elle impose désormais :

  • Un contrôle d’honorabilité annuel pour tous les encadrants.

  • La consultation du bulletin n° 2 du casier judiciaire et du fichier FIJAIS.

  • Une interdiction d’exercer en cas de condamnation inscrite.

Le décret d’application, paru le 11 juin 2025, marque un pas en avant… mais la loi seule ne suffira pas à changer les mentalités.

Derrière les chiffres, des vies abîmées

Derrière chaque statistique, il y a une histoire :

  • Un jeune de 13 ans qui pleure seul après un entraînement humiliant.

  • Une adolescente qui n’ose plus dire qu’elle a mal parce qu’on lui répète que “la douleur forge les champions”.

  • Des parents qui pressentent un problème mais n’osent pas défier un entraîneur respecté.

Le poids du silence

Le plus destructeur n’est pas toujours l’acte violent.
C’est le silence autour :

  • L’enfant qui se tait, de peur de décevoir.

  • Les coéquipiers qui détournent le regard.

  • Les adultes qui banalisent : “ça a toujours été comme ça”.

Ces blessures invisibles brisent la confiance, éteignent des passions et fragilisent parfois toute une vie.

Les blessures invisibles

Ces violences laissent des traces profondes :

  • Un jeune qui n’a plus confiance en lui.

  • Une passion qui s’éteint, remplacée par la peur.

  • Des rêves qui s’écroulent trop tôt.

Et parfois, bien au-delà du sport, c’est l’estime de soi et l’équilibre d’une vie entière qui sont fragilisés.

Le ressenti collectif

En lisant ces histoires, une question serre la gorge :
Comment avons-nous pu laisser faire ?
Pourquoi avons-nous accepté que des enfants, censés vivre leur passion, soient brisés au nom de la performance ?

Jusqu’où ira-t-on au nom de la performance ?

Une question dérange : qu’acceptons-nous au nom de la médaille ?
Peut-on continuer à glorifier des victoires bâties sur la peur, l’humiliation et la souffrance de mineurs ?
Ou allons-nous enfin tracer une ligne rouge ?

Encadrer autrement

  • Former tous les encadrants aux méthodes respectueuses et non-violentes.

  • Superviser régulièrement les pratiques d’entraînement.

  • Sanctionner fermement les abus, quel que soit le statut ou la notoriété de la personne en cause.

Respecter les besoins des jeunes

  • Adapter la charge d’entraînement à l’âge et au développement physiologique.

  • Tenir compte des signaux d’alerte, qu’ils soient physiques ou psychologiques.

  • Garantir un équilibre entre performance, plaisir et santé.

Accompagner la dimension psychologique

  • Intégrer un suivi mental et émotionnel dans tous les parcours exigeants.

  • Détecter précocement les situations de mal-être pour éviter les drames.

  • Donner aux jeunes les outils pour comprendre et exprimer leurs émotions.

Briser la culture du silence

  • Mettre en place des dispositifs de signalement accessibles et protégés.

  • Former les parents, les coéquipiers et les témoins à oser parler.

  • Valoriser la parole des victimes et protéger celles et ceux qui dénoncent.

Et si le sport redevenait un lieu d’épanouissement ?

Imaginons un sport où les enfants vont à l’entraînement avec le sourire.
Un sport où la peur laisse place à la confiance, où les humiliations sont remplacées par l’encouragement, et où chaque jeune se sent reconnu pour qui il est vraiment.

Pour les jeunes

  • Des sportifs qui s’épanouissent au lieu de se briser.

  • Des adolescents qui grandissent avec confiance, équilibre et estime d’eux-mêmes.

  • Des talents qui peuvent enfin se développer sans être étouffés par la peur.

Pour les familles

  • La sérénité de savoir que leur enfant est encadré dans un environnement bienveillant et sûr.

  • Le plaisir de voir leurs enfants progresser sans renoncer à leur santé ni à leur joie.

Pour le sport

  • Des performances plus durables, parce qu’elles reposent sur la motivation et non sur la contrainte.

  • Des champions qui ne sont pas seulement forts sur le terrain, mais aussi solides dans leur vie.

  • Une image du sport transformée : celle d’un espace où l’on grandit, où l’on s’élève, où l’on apprend à devenir meilleur… humainement autant qu’athlétiquement.

Car la plus belle des victoires, ce n’est pas seulement une médaille.
C’est un sportif accompli qui devient aussi un adulte solide et heureux.